SOU HAMI

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Les Laboratoires d’Aubervilliers – Illégal_Cinéma

Retour sur Cachan par Nicole Brenez

L’avenir est incertain pour nous qui restons ici de Marion Desseigne-Ravel et Regardez chers parents de Mory Coulibaly sont tournés en 2006 au cœur de la lutte des expulsés de Cachan, qui vit un millier de personnes prises dans les rêts impitoyables de la politique anti-migratoire du gouvernement français. Expulsés manu militari du bâtiment F de la Cité Universitaire de Cachan, jetés à la rue, beaucoup des sans-logis, souvent aussi sans-papiers, se regroupent dans le gymnase de Cachan. Plusieurs cinéastes suivent ce combat, parmi lesquels Marion Desseigne-Ravel, alors toute jeune étudiante de cinéma, aux yeux plus ouverts et au regard plus acéré que bien des professionnels confirmés. Mory Coulibaly, délégué des familles expulsées et acteur de la lutte, filme les événements, aidé par Anne-Laure de Franssu et son association “II mots en images”. Leurs films complémentaires (bien que les auteurs ne se connaissent pas), tous deux terminés en 2009, forment un triptyque avec Sou Hami. La crainte de la nuit d’Anne-Laure de Franssu (2010). Anne-Laure de Franssu y suit Mory Coulibaly dans son voyage au Mali, au cours d’une tournée de villes en villages où il projette Regardez chers parents à des spectateurs stupéfaits par la violence de l’état policier, et dont les propos, souvent moins navrés pour eux-mêmes que pour l’état de la France contemporaine, constituent l’une des plus puissantes critiques à ce jour de la politique gouvernementale. Fév.2011

gymnase petit matin

INTERNATIONALIST CINEMA FOR TODAY

March 2 – March 11 / 2012

“The cinema is made to send news from where you are”, as Jean-Luc Godard has often said. But as Godard knows and practices equally well (especially in 1976’s HERE AND ELSEWHERE), cinema can also receive news from someone. It is not just a way to think and speak about oneself, it is a way to move beyond the ego and think of others, especially when they are in danger or in pain. Once – in Spain in 1936, for example – such a move was called “internationalism.” Although tarnished by the history of state communisms, this old word still carries strong values that can be used to resist globalized cinema, nationalism, communitarianism, and all processes of identification imposed by geography, history, and bureaucracy rather than existential singular free choice.

This series pays tribute to a handful of still-undervalued internationalist filmmakers (René Vautier, Bruno Muel, Sarah Maldoror, Raymundo Gleyzer, Margaret Dickinson, Yolande du Luart, Masao Adachi via Philippe Grandrieux, Peter Whitehead) whose courage and generosity saved the honor of cinema in times of colonialism and the struggles for independence. It is also meant to honor some of the cinema’s present-day combatants (Frank Pineda, Florence Jaugey, John Gianvito, Laura Waddington, Florent Marcie, Edouard Beau, Olivier Dury, Paul Cronin, Anne-Laure de Franssu…) who are renewing these ideals in different political contexts. “Within oneself, there are also the others” (Jean-Luc Godard, 1997).
– Nicole Brenez

THE BROOKLYN RAIL

L’art le plus politique

par Nicole Brenez – Enseignante à Paris I et programmatrice à la Cinémathèque française.

« …A beautiful example of the short-term effects of directly witnessing images is found in Anne-Laure de Franssu’s Sou Hami, The Fear of Night (Sou Hami, La crainte de la nuit). Sou Hami comprises a fascinating experiment because it consists of following film activist Mory Coulibaly in Africa as he projects Look Dear Parents(Regardez chers parents). Look Dear Parents was filmed in 2006, at the heart of the struggle of the “Cachan Thousand” during which thousands of people were caught in the pitiless traps of the French government’s anti-migration politics. People evicted manu militari from Building F of the Cité Universitaire de Cachan and thrown into the street, many of them homeless, often also undocumented, had regrouped in the Cachan gymnasium. Several filmmakers followed this battle, including Mory Coulibaly, delegate of the evicted families and activist in the struggle. Mory filmed what happened, with help from Anne-Laure de Franssu and her organization, II mots en images. Then Anne-Laure de Franssu followed Mory Coulibaly during his trip to Mali, on a tour from town to village where he screenedLook Dear Parents to spectators stupefied by the violence of the police state, and whose remarks, often less distressed for themselves than for the state of contemporary France, constitute one of the most powerful critiques to this day of the government’s politics. This amazing experience allows us to observe concretely what cinema can do in a specific situation… »

Ciné 104 à Pantin

 «  Le sublime proteste contre la domination »

Carte blanche à Nicole Brenez

« Dans le monde administré, les œuvres dans lesquelles la structure esthétique se transcende sous la pression du contenu de vérité occupent la place que visait autrefois le concept de sublime. La spiritualité esthétique s’est toujours mieux accommodée du ‘fauve’ que de ce qui est déjà investi par la culture. Le sublime proteste contre la domination », écrit Theodor Adorno en 1970.

Telles s’élancent, dans un déploiement souverain, les énergies figuratives dont témoignent les œuvres des auteurs ici présentés. Sans s’embarrasser d’aucune référence à une quelconque convention narrative ou plastique, jubilant de leur force, de leur singularité, ces œuvres souvent extatiques puisent aux sources de la pulsion scopique (Tiane Doan Na Champassak, Jean Dubrel, Rémy Yadan), de la musicalité (Leïla Morouche), de la révolte (Mory Coulibaly, Anne-Laure de Franssu), du fantasme (Caroline Deruas), et bien sûr de la projection (Karel Doing et Michal Osowski). Comme chez Pier Paolo Pasolini ou Lionel Soukaz, ici la rage ne constitue que le revers d’une extrême attention au monde et d’un amour infini pour les formes du vivant.

(Nicole Brenez).

Ecran et ombres

Cinéma de la Clef suivie d’un débat avec RESF

« SOU HAMI la crainte de la nuit », d’Anne-Laure de Franssu et Mory Coulibaly passe Mardi 29 mars 20h au cinéma La Clef, Paris.

Jean-Jacques Méric parle de ce superbe film, avec des extraits sonores :

Mory Coulibaly était l’un des « 1000 de Cachan ». Un jour de haute pression policière, entre deux évacuations de squat, il décide d’utiliser la caméra qu’il avait d’abord acheté comme cadeau à sa famille ; son témoignage de ce qu’il vit vraiment en France sera son vrai cadeau. »Cette caméra, je l’avais achetée pour l’envoyer en Afrique. Aujourd’hui c’est mon arme de l’espoir ».

Il rêve alors de montrer ces images à ses « chers parents » et d’entamer une vraie discussion sur l’émigration. Ce désir l’obsède et alimente son insomnie chronique, « la maladie de ceux qui se cherchent sur les routes du monde ».

Sa rencontre avec Anne-Laure de Franssu lui permettra d’aller le projeter dans des villages du Mali. De Bamako à Kayes et au-delà dans les villages, à la tombée de la nuit, leur équipe installe le cinéma en plein air.

De ce voyage naîtront des rencontres, autant de portraits, avec l’Association des Maliens expulsés, avec de simples instituteurs, et tous ceux qui dans les villages osent prendre la parole après la projection, des écoliers, des immigrés rentrée aux pays pour les vacances, des expulsés de fraîche date, et même une femme qui, elle, ne se fait pas prier deux fois…

Au-delà des images d’une poésie magnifique, paysages, portraits, se construit un discours accablant pour la politique migratoire de nos gouvernements, dans la bouche même des enfants comme dans celles de leur aînés, en français, en bambara ou en soninké.

Paroles glanées – Un expulsé : 
 »A force d’extérioriser ma colère, je ne parviens pas à m’exprimer, ça fait mal, mal, mal ». 
 »Les expulsés ne mentent pas… Pour que ce regard qui les tue doublement ne les ronge pas directement, ils se cachent en eux-mêmes … » Un instituteur : 
 »… L’immigration n’apporte pas que des mauvaises choses. Ce que les maliens de l’extérieur apportent chaque année, ça faut 125 milliards (de F CFA), ce n’est pas rien. Mais nous ne parlons pas de la manière dont, pour cela, nous perdons notre dignité ».

Utopia Saint-Ouen organisée par ATTAC CERGY 

« Migrants entre ici et là-bas , l’amère aventure européenne ». En présence de la réalisatrice Anne-Laure de Franssu et des associations locales de soutien aux migrants, notamment la LDH, la Cimade, et du collectif Cercle de silence.

Eté 2006 : c’est une des expulsions les plus emblématiques des dix dernières années. Près de 1000 personnes squattaient depuis quelques semaines la cité universitaire désaffectée de Cachan. Après plusieurs jours où des familles sont livrées à elles mêmes dans la rue et sous la pluie, ce sera le relogement temporaire dans un gymnase municipal qui aboutira en Octobre à une nouvelle expulsion et au passage, pour une dizaine de Maliens sans papiers, une reconduite en classe retour au pays gratos. Mory Coulibaly était de ceux-là. Depuis 12 ans en France, il avait peu de temps avant acheté une caméra pour l’envoyer à sa famille. Finalement il s’en est servi pour montrer la situation de ses camarades et leur lutte désespérée. Il en a fait un film, « Regardez chers parents », qu’il a souhaité montrer dans tout le Mali grâce au cinéma numérique ambulant.

La réalisatrice Anne-Laure de Franssu a suivi Mory dans ses tournées, saisissant au passage les réactions des publics rencontrés, enquêtant aussi sur les conditions d’accueil des expulsés de retour au pays après parfois 20 ans d’absence. Des hommes et des femmes (même si elles sont largement moins nombreuses) totalement déboussolés, ayant perdu dignité et identité, totalement délaissés par leur pays d’origine, dont les fonctionnaires vont jusqu’à faciliter les démarches d’expulsion et de retour au pays, des hommes qui portent en eux le désarroi de retrouver un pays qu’ils ne connaissent quasiment plus et la honte d’avoir échoué, eux qui faisaient vivre des familles entières grâce à leur travail en France.
La confrontation des populations avec les images très dures de Mory sont éloquentes. Et les débats soulèvent la colère des spectateurs face à la fausse égalité de notre devise nationale, face à l’attitude des dirigeants maliens complices, qui collaborent avec les forces de répression française tout en ne faisant rien pour apporter un espoir d’avenir pour ses enfants afin qu’ils puissent rester au pays. Les spectateurs s’interrogent pour savoir si le jeu en vaut la chandelle, les conditions parfois tragiques du voyage, l’accueil en France bien loin de l’idéal de la France terre d’asile, la répression, tandis qu’au pays les familles sont brisées par l’éloignement, les enfants grandissent sans père, et les villages ressemblent à des regroupements de femmes, d’enfants et de vieillards. Et chacun de se demander comment trouver des solutions locales pour sortir de ce cercle infernal. Magnifique mise en abyme : avec son film dans le film, Sou-Hami, la crainte de la nuit montre enfin avec une terrifiante lucidité les deux versants de la route de l’émigration.

DEMOSPHERE.EU

Migrants entre ici et là-bas, l’amère aventure Européenne.

Dans le contexte actuel d’un racisme décomplexé, et d’une stigmatisation permanente envers les migrants, les étrangers, mais aussi des français discriminés, perpétuellement écartés de la communauté nationale pour leur origine, des citoyens se mobilisent pour affirmer les droits fondamentaux des migrants, comme le collectif « dailleursnoussommesdici ». Il est important de porter un regard posé et humain sur la question des migrations. C’est pourquoi notre comité local ATTAC CERGY consacre sa prochaine réunion mensuelle à ce thème, à travers la question spécifique des migrants expulsés.ATTAC Cergy et UTOPIA vous invitent à la projection débat du 16 juin 2011 à 20H30 cinémas UTOPIA Saint Ouen L’Aumône autour du Film de Anne-Laure De Franssu  » Sou-hami ou la crainte de la nuit »

En présence de la réalisatrice et des associations locales de soutien aux migrants, notamment la LDH, la Cimade, et du collectif Cercle de silence.

Le film « Sou-hami ou la crainte de la nuit »

Vivant en France depuis 12 ans, Mory Coulibaly avait acheté une caméra pour l’envoyer à sa famille. Cette caméra, il l’a finalement utilisée pour mettre en image les conditions de son expulsion et celle de ses camarades de Cachan lors de l’évacuation du squatt en 2006.Il en a fait un film, « Regardez, chers parents » qu’il a montré dans les villes et villages du Mali avec l’aide du cinéma numérique ambulant. »Sou Hami ou la crainte de la nuit » est le film qui retrace ce voyage. Il capte le regard et les réactions des Maliens sur la vie des migrants en France et les conditions des expulsions. Il recueille aussi les témoignages des anciens expulsés au Mali, qui ont du mal à se tenir debout à leur retour au pays.

Le débat

A travers ce remarquable débat citoyen nous découvrons la réalité de la condition des migrants ici et là bas : alors que la liberté de circulation et d’installation est un droit universel, ces personnes sont traités indignement : traquées, enfermées dans des centres de « rétentions », expulsées brutalement, et lorsqu’elles reviennent au Mali, c’est la honte d’avoir échoué, la solitude, la difficulté de reprendre une vie décente. En arrière plan, leur situation ouvre le débat sur l’ordre mondial : conditions de vie en Afrique, développement local, « dirigeants dirigés » pour citer une intervention dans le film. Le retour à la dignité et à la liberté des migrants ne se fera pas sans un nouvel ordre mondial plus équitable. Attac et les forums sociaux préconisent des solutions justes et solidaires dont nous pourrons débattre le 16 juin. 

 Désert

OUEST FRANCE

La galère des réfugiés africains, au Lux – Caen

De la France à la Côte d’Ivoire et au Mali, deux documentaires se répondent. Éloquant et poignant. Soirée Afrikales.

En France depuis 2002, Mory Coulibali faisait partie des squatters du bâtiment F, une grande barre de cinq étages datant de 1961, dans l’enceinte du campus de Cachan (Val-de-Marne). Cette ancienne résidence universitaire, destinée à être démolie, était devenue une sorte de village planétaire. Bénéficiant d’un statut de réfugié politique, Mory Coulibali aurait pu trouver un logement. Il est resté avec les autres par solidarité, comme délégué auprès des familles, et parce que pour lui, c’était le prolongement d’une lutte commencée ensemble.

En août 2006, les occupants – estimés en nombre entre 650 et 700 personnes – ont été expulsés par la policer. En quittant le bâtiment F, Mory Coulibaly a tout laissé derrière lui, un peu comme lorsqu’il avait quitté son pays d’origine, la Côte d’Ivoire, sauf sa caméra. Il s’est dit : « Je n’ai plus rien, il me reste juste cette caméra, il faut filmer. »

Regardez chers parents (50 minutes) est le titre du témoignage de ce squat, où Mory Coulibali a commencé à filmer les traces d’une lutte qui donne sens à sa vie. La documentariste Anne-Laure de Franssu l’a suivi au Mali, pays par lequel il avait transité en fuyant la Côte d’Ivoire. Mory Coulibali y est allé pour projeter son film (photo) à ceux qui, au début de l’évacuation de Cachan, ont été placés en centre de rétention, puis expulsés. Chaque nuit, d’autres expulsés continuent d’arriver et chaque nuit leurs paroles résonnent en Mory, l’interrogent et révèlent d’autres destins.

Sou Hami, la crainte de la nuit (1 h 38) fait écho à Regardez chers parents. Le film d’Anne-Laure de Franssu a été soutenu par la région Basse-Normandie.

A-Laure avec Mory

THE BROOKLYN RAIL

Cinematic Arts’ Attack on Actuality

by Nicole Brenez

Since the 18th century, art has set itself emancipatory goals and has been at the forefront of change.

The task was to change the world, or at least some part of it, so as to reopen the Real. “It is possible that reality has never appeared to anyone’s eyes,” opined the plasticien Michel Semeniako in La Chinoise in 1967. Cinema took on an impressive series of tasks:

  • not presupposing what is real
  • ridding itself of all scripts
  • analyzing power relations
  • demystifying the given
  • using editing to elaborate possibilities
  • showing as an invitation to debate
  • thus doing the opposite of audiovisual media that rigidly calcifies history.

Cinema came to the aid of becoming.

Today, in order to briefly sum up the multiple platforms and channels through which moving images circulate, I speak of “cinematic arts.” But in this formula, what does one mean by “art”? It refers to everything which opposes the art market. It concerns, in particular, that which refuses conventional aesthetic partitions such as the mutilating divisions between reason and emotion, rationality and sensibility, and action and representation. That is why, in my eyes, the most powerful initiatives in the field of moving images, in radical opposition to orthodox opinion, are devoted to reputedly arid tasks such as the study of reasoning, analysis, presuppositions, and the establishment of facts. In the great tradition of René Vautier, Saul Landau, Emile de Antonio, Fernando Solanas, Jean-Luc Godard, Jocelyne Saab, Lionel Soukaz, and Harun Farocki, these auteurs laboriously carry the real even into the hard and unbreakable core of actuality, and into the darkest, most volatile, and problematic of zones. Lech Kowalski is exemplary in this regard, and in particular his experiment Camera War (2008 – 2009), as is Bani Khosnoudi and her analysis of the waves of repression and revolt in Iranian history (The Silent Majority Speaks, 2010). The area where documentary film intersects with the fine arts continues to grow, and is a crucial, fertile domain in which passionate debates take place concerning definitions of the real, formal innovations, and the responsibilities of biopolitics and political history. Sharif Waked, Akram Zaatari, Ange Leccia, Dominique Gonzalez-Foerster, Philippe Grandrieux, Mauro Andrizzi, João Tabarra, Tacita Dean, Florence Lazar, Mark Tribe, Alain Declerq, Marylène Negro, João Nisa, Mounir Fatmi, Ariane Michel, Jacques Perconte, John Skoog, Frédéric Moser and Philippe Schwinger, Travis Wilkerson, Ing K, and Tiane Doan Na Champassak and Jean Dubrel, to name just a few, succeed in renewing our relation to history, to the Real, and to phenomenal experience.

Throughout cinematic history, since at least 1913, there have been initiatives of rectification, intentional crises, attempts at “catch up,” and also attempts to resynchronize the relationships

between actuality, eventfulness, and transmission. What emerges from these initiatives over the long term is the very possibility of a history that would not be reduced to a mere instrument of ideology.

In the short term, however, the battle over actuality must be fought, which is to say, we must struggle to stave off forgetting before the partial and lethal selection made by the media industry. (I speak of those immense swaths of lived history which never reach cognition, in the present just as much as in the past.) The work being done by Anne-Laure de Franssu and Mory Colibaly alongside Malian immigrants (Regardez chers parents, 2009 and SouHami, 2010), Clarisse Hahn in her trilogy Notrecorps est une arme (2012) or Pilar Arcila with the Romani people in France and in Switzerland (TheCostel Pendulum, 2013) is all in this vein.

To the extent that counter-information occupies a space at the threshold of the intelligible and the transmissible, it offers a laboratory for the creation of forms of verbal and visual discourse. How should we think of both the deep solidarity and the disarticulations which exist between the questions that structure both artistic activity and the taking of responsibility for facts—i.e., the describable, the expressible, emblems, the organization of signs, the environment of reason, the fracturing of codes, etc.? This, for me, is what’s truly at stake for auteurs of moving images today. If one asks what this looks like visually, we will find one of the most inspiring solutions in Florence Lazar’s film Les Bosquets (2010), a brilliant and monumental retort to the policy of repression carried out in the suburban ghettos of France.

Nicole Brenez is a film professor at the University of Paris 3 – Sorbonne Nouvelle, a historian, theorist, film programmer, and teacher, specializing in avant-garde cinema.

 

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